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Matériel Le paiement des factures en concession « dérape complètement »

Le Sedima (syndicat des concessionnaires de matériels agricoles) s’inquiète de la difficulté croissante que rencontrent les agriculteurs à payer leurs factures d’atelier et de pièces détachées. Si la situation perdure, c’est le service de proximité qui est menacé.

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Comme l’ensemble des acteurs de la filière du machinisme, les concessionnaires ont le blues. Entre les problèmes structurels de l’élevage et la conjoncture très défavorable en céréales, les ventes de matériels sont en berne et les prises de commandes en baisse de 20 % par rapport à l’an dernier. Plus de la moitié des concessionnaires ont une trésorerie difficile, voire très difficile, en ce début de dernier trimestre.

Tensions sur l’atelier

Mais ce qui inquiète le plus Raphaël Lucchesi, président du Sedima, c’est l’augmentation du délai de paiement de leurs factures. « Pour le gros matériel, c’est la banque qui finance et nous sommes payés sans délai. Mais pour les factures d’atelier, de pièces et de petits équipements, on dérape complètement. Il devient quasi impossible de récupérer l’argent. Les agriculteurs ne sont plus en mesure de respecter les conditions de paiement », déplore le président. « Pourtant, il est impensable de ne pas dépanner un éleveur qui a un problème sur sa salle de traite, même s’il a déjà plusieurs factures en souffrance. Le concessionnaire fait donc le tampon avec sa propre trésorerie. » Le Sedima pointe aussi du doigt la frilosité des banques, qui traînent de plus en plus les pieds pour financer les factures d’entretien et l’achat de petit matériel de moins de 10 000 euros.

L’habitude de traiter les affaires « en confiance » dans le monde du machinisme agricole, sans signer les bons d’atelier ou les factures d’intervention, risque bien de voler en éclat.

Ralentissement des programmes d’entretien

Anne Fradier, secrétaire générale du Sedima, s’inquiète aussi du ralentissement des programmes d’entretien des machines. « On constate que les agriculteurs attendent le dernier moment pour faire les entretiens obligatoires, lorsqu’il s’agit de conserver une garantie ou une certification. Pour le reste, les entretiens et réparations sont repoussés à plus tard, quitte à risquer la grosse panne. »

 

Interrogés sur l’impact des difficultés de trésorerie des concessionnaires sur le service apporté aux agriculteurs, les représentants des concessionnaires sont fatalistes : « On ne peut offrir un service de proximité sans être payé dans un délai correct. Nous espérons être entendus rapidement par les pouvoirs publics pour faire face à cette situation exceptionnelle. »

 

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